Balade au soleil... ou plutôt arrêt au bar =p

Nos deux clandestins, qui venaient de s’évader de leur prison aux barreaux dorés, entrèrent dans le parc inondé par le soleil qui tapait tel un jour de canicule. Les oiseaux chantaient et les grands arbres laissaient leur ombre sur la pelouse qui, malgré la chaleur, était d’un très beau vert prinptanié. Les jardiniers communaux étaient en plein travail, ce qui permettait aux végétaux de rester d’une grande beauté et promettaient à ce parc d’être un régal visuel pour les promeneurs et touristes de tout horizons. Il y avait un marchand de glaces et une sorte de bar en plein air au centre du parc, et leurs affaires semblaient très bien marcher. Cet univers reconstitué était une merveille que la technologie avait réussie à cloner avec succès.

*Je pense que c’est un endroit parfait pour profiter du soleil.*

-[Sourire] C’était une excellente idée de venir ici, tu as bien calculé ton coup. Toutes mes félicitations.

Cette nature reflétée à la lumière était certes magnifique, mais la chaleur que nos deux amis subissaient depuis pas mal de temps déjà asséchait le gosier de Lin et le bar à ciel ouvert était bien placé pour le réhydrater.

-Ce parc est super je ne me lasse pas de m’y promener. Ce que je préfère c’est le calme qui y règne et toi ? [Clin d’oeil] Et si on allait au bar pour parler de tout ça au tour d’une limonade, c’est moi qui t’invite ?

Félinna le regardait toute sourire en attendant sa réponse. [Désolée, c’est court]

Mais qu'est-ce que deux adolescents pouvaient faire pendant une après-midi de cours dans le parc d'Azaroshi ? C'est une question qui viendrait directement à l'esprit mais sa réponse ne tarderait pas à arriver : ils sèchent.
Aymerick avait fait la rencontre de Félinna pendant le temps de midi. Ils ont fait connaissance, d'une manière plutôt gênante pour le jeune homme. La jeune fille n'avait pas su s'empêcher de ronronner en le voyant mais sans en être responsable. Vu son comportement vis à vis de lui, Aymi' n'avait pas envie de la repousser, comme il l'aurait fait avec une fille qui le colle tout le temps. En plus de cela, Lin' était du même tempérament que lui, ce qui l'attira un temps soit peu. Pour approfondir leur rencontre, la féline avait proposer d'aller dans un endroit du choix d'Aymerick. Et ils y étaient : au parc. Le soleil était toujours présent en cette saison d'été et il y mettait du coeur. Regardant dans sa direction, en le cachant légèrement, Aymerick sourit en voyant la grosse boule jaune orangée sur son fond totalement bleu. Mais il s'arrêta dans sa contemplation, lorsque Félnna lui parla. Il rit, avant de dire :

- J'avoue que je ne suis pas peu fier. Moi qui d'habitude est super nul pour choisir, c'est un miracle que ça ait marché cette fois ! Mais même si je ne m'estime pas de recevoir tes compliments, je les accepte tout de même avec joie, dit-il avec un clin d'oeil.

Si le rebelle n'était pas victime de la chaleur, Félinna l'était bien, ça se voyait. Elle luta encore quelques minutes avant de craquer, pour demander si ça l'intéressait de boire quelque chose, en lui disant ce qu'il préférait dans le parc. Ce n'était pas de refus, il avait déjà vidé sa boisson pendant la matinée. Une de ses règles d'or pour garder un corps de rêve : 1.5 litre d'eau chaque journée, c'est un nouveau pas vers la beauté !

- Pas de problèmes [ Sourire ] et si je te laissais m'inviter, tu dirais que je suis pas galant [ Clin d'oeil ]. Je rigole, mais ça n'empêche pas que JE t'invite.

Ils allèrent s'asseoir à une des tables du bar,toutes équipées par un parasol,et ils donnèrent leur commande au serveur qui était arrivé. Aymi' avait simplement demandé une bouteille d'eau. Les deux ados étaient installés sous un parasol et le jeune homme répondit enfin à la question de Félinna.

- Pour revenir à ta question, ce que je préfère dans le parc, c'est... l'ensemble, dit-il en riant. S'il y avait le calme sans la nature, la nature sans le soleil ou le soeil sans le calme, ça n'irait pas. Lorsque j'ai envie d'être tranquille ou de me calmer, je viens ici pour partager mes coups de coeur et coups de gue*le avec la nature. Je n'en ai pas l'air comme-ça, mais je la respecte énormément. Du moins, je fais mon possible. [ Nouvel éclat de rire ]

Il la regarda, en partageant sa joie avec elle, avant de lui dire :

- Bon maintenant ma très chère fan qui ronronne, je veux tout savoir de toi, dit-il taquin. Tes préférences, ton enfance, ta famille, tes passions,... Tout ce qui te passe par la tête ! Ch'est pas difficile, hein ? Miaw !, rajouta-il son regard de plus en plus rempli de malice.

Le serveur arriva, il était vêtu d’un short Hawaïen et d’une chemise du même type, il avait aussi des colliers de fleurs que l’on distribuait à la mer pour souhaiter la bienvenue aux couples, qu’il mit autour du cou de Lin et Aymerick. Il prit leur commande sans se douter que nos deux vacanciers séchaient les cours de l’après-midi. Suivant une brève attente le serveur revint avec leur boisson. Aymerick avait insisté pour payer la commande, répondu à ses questions, il lui offra un sourire et lui demanda de lui parler d’elle.

-[Surprise] Ca c’est la première fois que quelqu’un s’intéresse autant à moi. [Sourire] C’est gentil. Je n’ai connaissance d’aucune famille, je suis entrée dans un orphelinat où j’étais une petite trouble-fête. Je suis tout de même brillante dans mes résultats scolaires. Pour gagner un peu d’argent, je joue du piano dans des soirées privées. J’aime faire des sorties karaoké entre amis et pour les dépanner dans leurs fêtes, je fais le DJ. Je fais aussi des portraits et des paysages. [Rouge] Et je ronronne aussi. Je n’aime pas trop la pluie, je ne me sens pas bien quand il y a de l’orage. Sinon, j’adore la nuit. Je suppose que ces symptômes sont en lien avec le fait que je suis un peu chat. [Rouge] Mais je ne crois pas que ça aie une importance quelconque.

*Il est très élégant, pourquoi m’accorde-t-il autant d’attention? Je ne suis pas grand-chose après tout.*

Les deux chats ne savaient pas trop l’un l’autre quel était la raison pour laquelle il s’intéressait à quelqu’un qui n’était pas dans leurs habitudes de partager des moments agréable. Félinna sirota sa boisson tout en rêvassant à l’idée d’être en compagnie d’un si beau jeune chat.

-Je te retourne ta question, et aussi pourquoi t’intéresses-tu à moi ?

Lin attendait la réponse de son cavalier.

Mot de l'admin : Attention Lin', je voulais te rappeler qu'Hoshizora ne contient qu'une grande ville, on ne saurait pas parler de pays. Par contre, si tu veux garder l'idée des colliers [ qui n'est pas mal du tout -_^ ] tu peux dire que les gens font le même lorsqu'ils arrivent à la mer. Voilà, c'est tout ce que je devais dire ^^

Aymerick écoutait Félinna lui raconter sa vie tout en buvant sa bouteille d'eau. Son contenu diminuait à vue d'oeil et lorsque Lin' eut terminé, il n'y restait presque plus rien. Il la reposa sur la table, réfléchissant quelques minutes. Dans son enfance, Félinna avait l'air d'avoir vécu pas mal de mauvaises choses après ce qu'elle venait de dire. Il n'y pense pas toujours, mais Aymi' sait que la vie n'est pas facile pour tous. Il avait eu un sacré bol de ne pas avoir eu de problèmes jusqu'à maitenant, et avait même eu la " chance" d'en causer à certains, en outre ses gentilles et adorables bombes atomiques alias les profs. [ Il n'y a pas que ces bombes atomiques là, aussi quand on y pense... ] Alors qu'il était plongé dans ses pensées, la jeune fille lui retourna la question en lui demandant en même temps pourquoi il s'intéressait à elle. Il fut surpris par cette question d'ailleurs, au point qu'il ne put empêcher son visage imiter le parfait profil du paumé. Mais il se ressaisit, avant de sourir à Félinna.

- Bon, je commence par le deuxième truc si je puis me permettre. Je m'intéresse à toi car tu n'as pas l'air d'être quelqu'un de méchant ou d'abominable qui serait prête à me bondir dessus. [ Clin d'oeil ] Tu dois te douter que si une fille qui me fait toujours du rnetre-dedans m'aurait parlé, je n'aurais pas eu le même comportement. [ Sourire ] Et puis, je crois que le fait que tu aies aussi des origines félinnes m'attire aussi. Il es vrai que je n'ai pas encore croisé beaucoup de personnes qui seraient prêtes à sécher les cours pour faire connaissance avec un inconnu... et je crois que c'est tout. Si tu veux, j'ai le don pour repérer les gens sympas et les gens détestables.

Il lui fit un clin d'oeil un peu charmeur, avant de continuer.

- Toi, tu es comme moi : intrépide et aucune peur de te faire engueuler par le principal, en clair, je te trouve sympa. [ Sourire ] [ Comme il se vante > < ' ] Maintenant, pour ce qui est de moi, rien de bien spécial. La bête vie d'un gars aussi bête... Je pratique les arts martiaux et je me suis classé troisième dans le dernier concours qui a eu lieu. Mon meilleur ami, Adrian; s'est qualifié deuxième. Bref, on se suit mutuellement. On s'entraîne d'arrache pied pour être vraiment à la plus haute marche du podium. Mais ce n'est pas facile... Sinon, je vis avec mes parents et ma petite soeur auxquels j'ai plusieurs fois mené la vie dure. Je m'en rends compte seulement à 17 ans [ Légère gêne. ] Alors j'essaye de me retenir, mais la liberté coule dans mes veines et quoique je fasse ou pense, elle s'en ira pas. De toute façon, je n'arriverais pas à m'en passer, c'est impossible que je me retouve à dire " oui monsieur bien monsieur" au professeur et d'être dans le rôle du mouton suivant le berger, dit-il en riant.

Aymi' acheva sa boisson, avant de faire tourner les fleurs qu'il avait autour du cou. C'est pas qu'il se sentait éfféminé, mais c'était tout comme...Il enleva le collier, pour le déposer autour du cou de Félinna, en lui disant taquin :

- Ca t'ira bien mieux à toi qu'à moi, je trouve. Tu veux autre chose ?

Aymerick était, comme Lin, un petit trouble fête, qui n’était pas désagréable pour un sou. Il était un très bon sportif et un excellent gentleman. Félinna commençait à être à court de sujets, mais désirait rester encore un maximum de temps avec Aymi’, sa présence lui faisait du bien, elle avait un drôle de sentiment quand elle entendait sa voix ou quand son visage prenait une expression. C’est un sentiment qui lui fait bizarre, son indifférence et son ennui habituel semblaient s’être envolés, elle ne voulait pour rien au monde revenir à son petit train-train morose du quotidien. Elle ne savait pas très bien si cet écart à la réalité lui coûterait, mais s’en moquait éperdument tant son cœur battait la chamade comme après avoir couru un marathon, que ses sens étaient au meilleur de leurs moyens comme si on lui avait ôté un fin film plastique des yeux, que son esprit était clair et net tel de l’eau de roche, et que son sang coulait dans ses veines et artères aussi vite qu'une voiture de course à fond sur l’asphalte. [Waouh… Je ne savait pas que j’écrivais si bien^^]

-[Sourcils froncés] Ta vie n’est pas bête et TU n’es pas bête ! Non mais j’te jure ! Sinon tu ne saurais même pas sécher, ni faire le mur, tu n’aurais pas choisi le parc, mais surtout… [Sourire] Tu aurais été un mufle envers moi. Je te remercie de m’avoir payé un verre, je ne désire pas en avoir un autre tout de suite…

Félinna se rapprocha d’Aymerick pour lui déposer un baiser sur le front en guise de remerciement. Celui-ci était chaud et recouvert de petites perles de sueur due à la chaleur ambiante ou au soudain emportement de Lin. Cette dernière semblait ravie de sa petite scène qui était pour le moins que l’on puisse dire pas très compréhensible. Elle but la moitié de sa boisson, cela eut
pour effet de la rafraîchir ce qui n’était pas du luxe par une telle chaleur.

-[Air malicieux] Je te remercie également de me prendre en si haute estime, même si je ne le mérite sûrement pas. J’aimerais que l’on se revoie après cette journée, si cela ne te pose aucun problème bien entendu. [Embêtée] Et aussi, je… Je voudrais savoir, … Ne te sens-tu pas bizarre ?

Félinna attendit une réponse et les éventuelles moqueries de son interlocuteur tout en sirotant le reste de sa boisson.

C’est perplexe voir même vexée que Félinna répondit à Aymerick qu’il était loin d’être idiot. Elle ne s’en rendait peut-être pas compte, mais pour lui, c’était un véritable compliment : combien de fois ne l’a-t-on pas traité de débile ? Il en a perdu le compte après 246 fois… Il sourit à la fureur qu’avait déclenché son récit sans le vouloir. Quelques minutes plus tard, Lin s’était radoucie et prouvait encore une fois qu’Aymi’ ne l’aurait pas accostée de la sorte s’il avait été aussi bête qu’il le prétendait. Peut-être y avait-il une part de vérité, mais ce n’était pas encore sûr. C’est en remerciant le jeune homme et en lui disant qu’elle ne voulait rien d’autre que Félinna clôtura son discours. Aymerick lui sourit, en répliquant :

« - Ca me fait plaisir qu’il y ait quelqu’un sur cette planète ne me considère pas comme un idiot. Mais si ça tombe, si tu me connaissais depuis cinq ans, tu affirmerais le contraire [ Petit sourire taquin ] Mais puisque ce n’est pas le cas, nous allons faire comme si on n’avait pas envisager cette hypothèse [ Clin d’œil ] Et quand tu dis que tu ne veux rien pour l’instant, dois-je conclure qu’on va sécher toute l’après-midi ? , dit-il en rigolant. Moi, pas de problèmes de mon côté. »

En guise de réponse, le félin sentit les lèvres de Lin se poser sur son front, qui semblait ravie de son geste. Aymi’ détourna la tête, baissant les yeux par terre sans rien dire. Il était certes surpris, mais cette approche, il n’y avait plus qu’une personne qu’il laisserait faire. C’est le regard plein de questions et d’émotions qu’Aymerick fixa Lin qui le remerciait une nouvelle fois en lui demandant s’ils pouvaient se revoir… Mais aussi, en étant plus embêtée, si le jeune homme se sentait bizarre. Il écarquilla les yeux, surpris, ne s’attendant vraiment pas du tout à cette demande. Que devait-il lui répondre ? Pour lui, ce n’était pas simplement une question pour savoir s’il était malade ou non, il n’y avait aucunes raisons. C’était plutôt, si sa compagnie le rendait dans un état certain de nervosité. Erick baissa les yeux sur son verre, jouant avec comme si ce geste allait l’aider à trouver les mots qu’il faut.

« - Je… je suis parfaitement normal, Lin, dit-il tristement. J’ai le comportement de quelqu’un qui vient de faire la connaissance d’une fille très sympathique, mais sans plus. Je suis désolé »

Aymi’ n’osa pas regarder en direction de la jeune fille, de peur de l’avoir vexée. Il continua de tourner son verre, le regard triste. Les sentiments de Félinna, il ne les connaissait que trop bien : il les avait éprouvé pour Max il n’y a pas si longtemps. Repenser à lui était devenu difficile, car il se demandait que lui réservait l’avenir. Le reverrait-il un jour ? Si oui, que se passerait-il ? Comment réagiraient-ils ? Tant de questions qu’il doit garder au fond de lui sans aucune aide extérieure. Il n’allait pas tarder à craquer s’il restait comme ça. Posant son coude sur la table et appuyant sa tête dans sa main, Aymerick regarda enfin dans la direction de Lin. Est-ce qu’elle accepterait de partager ses émotions après ce qu’il venait de dire ? Dès qu’il avait vu Félinna, une grande amie lui était apparue… Est-ce qu’elle accepterait de le devenir ? C’est avec un pauvre sourire triste que le jeune homme lui avoua une partie de sa réponse.

« - Pour tout t’avouer, j’aime déjà quelqu’un d’autres et ça me rend dingue. Je ne sais pas quand-est ce que je le reverrais et même pas si ce sera le cas. C’est comme si j’étais enchaîné en attendant qu’il revienne… Ca va peut-être te paraître bizarre, mais tu as dû comprendre que c’est un gars… Il s’appelle Max »

Aymerick s’arrêta, en prenant conscience qu’il était réellement en train d’infliger sa vie à la féline. Relevant la tête pour fixer la jeune fille et lui sourire, il ajouta :

« - Mais je dois sûrement t’embêter avec mes histoires. Excuse-moi »

C’est en regardant du côté du parc, le regard vide qu’Aymi’ attendait une réaction de la part de Lin.

La jeune fille très fière de son effet, mais de toute évidence se reprochais d’avoir manipulé le jeune homme sur ses sentiments alors qu’il est d’une gentillesse sincère en vers elle. Elle prit pour décision d’en être autant plus avec lui en lui avouant la supercherie. Elle appréhendait sa réaction se qui la faisait douter d’elle et hésiter sur la formulation de ses explications. Pris de cour par les révélations que commençait à déballer son interlocuteur elle finit par se lancer sans avoir pris la peine de réfléchir, mérite que peu de gens obtienne de Félinna.

-[Pivoine] Euh… Attend écoute moi je suis peut-être pas la personne avec qui tu devrais partager tes sentiments, je suis réellement désolée de ma conduite, mais il me fallait savoir si tu ne me mentais ni me mentirait alors… Je devais, d’une certaine manière, vérifié si tu me considérais comme égale… Donc pour arriver à mes fins j’ai utilisé une de mes capacités… j’ai honte de moi maintenant que je sais que tu es quelqu’un de bien… J’ai… Enfin… Je… Je t’ai manipulé d’un certain point de vue.

La jeune femme n’était pas fière d’elle et repris les explications après lui avoir laissé une petite pause pour digérer ces premières informations…

-[Pivoine, yeux baissés] Je suis une bonne comédienne car ça va de paire avec la manipulation. Je voulais m’assurer que tu étais quelqu’un d’honnête envers moi. Je comprendrais très bien que tu ne veuille plus me voir ni me parler, mais au moins j’aurai eu pour seul mérite d’avoir été honnête avec toi. Donc si tu ne veux plus de mon amitié c’est le cœur soulagé d’un poids que je te ferais mes adieux. [Pardon pour le côté mélodramatique] J’espère qu’un jour tu puisses me pardonner.

C’est les yeux bas le rouge aux joues et la honte au cœur que Lin parcourait le temps indéterminé qui paressait une éternité entre ses méfaits avoués et la réaction d’Aymi’.

Alors là, si Aymerick s’attendait à une réaction, c’était toutes sauf celle-là ! Les yeux écarquillés de surprise, Aymi’ fut tout de même obligé de se retenir d’éclater de rire à ce qu’il considérait comme une « sortie de secours ». Il écoutait toujours Félinna, non sans une pointe de dégoût, raconter qu’elle aurait « manipulé » le félin pour vérifier si c’était quelqu’un d’honnête. A la bonne heure, elle ne le traitait pas d’idiot, mais de racaille, ça, elle n’en aurait pas été très loin. Tout compte fait, son statut habituel n’était pas si terrible. Un silence s’écoula, où Félinna avait les yeux baissés, ayant l’air d’avoir honte de ses talents. Le jeune homme ne brisa pas celui-ci, se contentant de regarder Lin avec des yeux lançant des éclairs, et le cœur battant à tout rompre. Penser à Max, mélangé avec une fille qui vérifie sa bonne conduite, c’en était trop. Un mot de plus, et son 10/10 en gentillesse redescendrait aux oubliettes. Et les mots continuèrent à arriver quelques instants plus tard, sortant de la bouche de l’autre chatte en avouant son don pour la comédie qui se marierait obligatoirement à la manipulation. Une goutte. Cela lui aurait permis de vérifier son honnêteté envers elle, deuxième goutte. Ce serait normal de la part d’Aymi de s’en aller, mais Lin se sentirait tout de même « honnête » de lui avoir dit tout ça, troisième et quatrième goutte. Elle espère tout de même encore un peu que le félin lui pardonnerait, cinquième goutte qui fit déborder le vase. Aymerick la regarda, les yeux pleins de fureur, les poings serrés, prêt à tout envoyer de bloc. Heureusement que Félinna avait le luxe d’être une fille sinon, le poing serrait parti… Il ferma les yeux en s’adressant à la jeune fille d’une voix teintée de reproches, alors que celle-ci rougissait de sa propre honte.

« - Tu as fini ? Je peux donner mon avis maintenant ? Je dois te dire que je n’y crois pas un seul instant à ta « manipulation » j’ai plutôt l’impression que c’est la seule chose que tu as trouvée pour contrarier ta précédente demande. Tu pourras me dire ce que tu veux, mais bonne comédienne que tu puisses être, il est impossible de ronronner sans aucunes raisons, c’est instinctif. Bref, à moins que tu regardais quelqu’un passer avec une boîte de thon sous ton nez, tu n’as pu ronronner que pour une seule raison et tu la connais, je n’ai rien à t’apprendre. »

Aymi’ soupira longuement, commençant à trembler pour maîtriser sa colère. Cette entourloupe et l’amour qu’il éprouvait pour Max le rendaient malade, malade à en mourir… Il tapa de ses doigts sur la table, pour dire de se défouler, en continuant, les yeux noirs de fureur dans ceux de Félinna.

« - Et si c’était vraiment le cas pour ce qui est de ta « manipulation », je ne vois pas comment tu peux distinguer quelqu’un d’honnête ou non simplement en lui faisant du rentre-dedans, ta technique n’est pas des plus réussies. Personnellement, je la trouve même assez bête sur les bords, car quelqu’un qui veut sortir avec toi n’est pas spécialement une racaille si tu jugeais comme cela. Quand tu m’avoues que tu me testais, je le prends vraiment comme si tu me disais « Oh, ben je vérifiais si tu n’étais pas un s*laud », ça me fait royalement plaisir, je ne te dis pas ! »

Ne pouvant plus résister, le félin se leva, pour retourner vers l’école qui commençait à lui manquer. Pour une des rares fois de sa vie, il avait envie de revoir le professeur, alias « la bombe atomique ». Il passa à côté de Lin, toujours aussi tremblant, pour finir par lui dire :

« - Je vais t’avouer quelque chose, Félinna. Le « gentil garçon » que je suis a véritablement horreur de l’hypocrisie et du culot. Inutile de te dire jusqu’à quel point je garde mon calme pour ne pas tout défoncer. De plus, moi, je ne considère pas que tu aies été sincère avec moi. Que ce soit une de ces hypothèses ou une autre… Si tu considères que le fait de te moquer ainsi des gens soit un soulagement pour ton cœur, eh bien mes félicitations, tu pourras repartir l’esprit serein, j’ai tout pris à ta place. »

Aymi’ se mordit les lèvres, fourra ses mains dans ses poches et s’enferma dans sa propre bulle. Un bouclier ou peut-être une barrière qui le coupait du monde, qui le laissait seul dans ses ennuis. Personne ne pourrait y entrer et même s’ils y arrivent, cette aura les ferait fuir, tellement l’air y est suffoquant. Il n’y a qu’Aymerick qui s’y est habitué, à ce climat désespérant. Normal, c’est lui-même qui l’a créé vous allez me dire… Le jeune homme marcha d’un pas nonchalant, et se moquant que quelqu’un l’entende, il dit pour lui :

« - Comme si ces temps-ci n’étaient pas assez difficiles… »